Alors que les combats faisaient toujours rage, pour la deuxième journée consecutive, autour du Haut Karabagh lundi 28 septembre, Washington serait en train d’étudier différentes options en vue de faire baisser les tensions dans la zone du conflit, où les affrontements, d’une intensité sans precedent depuis avril 2016, menacent d’embraser l’ensemble de la region du Sud Caucase. Dimanche soir, alors que le bilan des victimes dans les rangs des militaires, mais aussi parmi les civils de part et d’autre de la ligne de contact du Haut Karabagh, s’alourdissait d’heure en heure, D.Trump a évoqué devant les journalistes ce sujet qui ne s’inscrit certes pas au rang de ses priorités, à quelques semaines des présidentielles américaines du 3 novembre pour lesquelles il fourbit ses armes, dans la perspective d’un duel qui s’annonce serré avec le candidat démocrate Joe Biden. « Nous suivons cela de très près. Nous avons beaucoup de très bonnes relations dans la région, nous verrons si nous pourrons faire cesser tout cela », a indiqué D. Trump devant les journalistes réunis à la Maison Blanche. Un engagement plutôt vague, aussi vagues que les “relations” auxquelles faisait allusion D.Trump, l’homme des réseaux, sociaux surtout. Une chose est sûre, il ne s’agit pas de l’Iran, dont il n’a pas renoncé à faire plier le régime, et qui s’est joint à la Russie et à d’autres puissances regionales, pour appeler à la cessation des hostilités dans la zone du conflit du Karabagh, où la Turquie est la seule à attiser le feu. Le Département d’Etat américain avait diffusé un communiqué toujours dimanche concernant la reprise des hostilités autour du Haut-Karabagh en précisant que toute intervention d’une tierce partie serait « profondément dommageable et ne ferait qu’exacerber les tensions régionales », une allusion à peine voilée là encore à la Turquie, qui avait déjà été à l’origine de vives tensions cet été en Méditerranée orientale. Washington a en consequence appelé les parties en conflit à coopérer avec le Groupe de Minsk, dont les Etats-Unis assument la coprésidence avec la Russie et la France, et dont est membre aussi la Turquie, il faut le rappeler. Un format que l’Azerbaïdjan, avec l’accord tacite de son allié turc, remet aujourd’hui ouvertement en question, en recourant aux armes après les violentes charges lancées en juin dernier par le president Aliev, qui avait décrété que les négociations arméno-azéries menées depuis plus de vingt ans sous l’égide du Groupe de Minsk était nulles et non avenues. En appelant les parties en conflit à retourner “le plus vite possible” à la table des négociations, Washington avait souligné que “la ligne de contact de la region du Haut-Karabagh a été le théâtre d’une escalade militaire dans la matinée de dimanche, l’Arménie et l’Azerbaïdjan se rejetant la responsabilité de la reprise des hostilités”. Dans le concert des reactions internationales exprimant la crainte d’une aggravation du conflit, de la Russie et de l’Iran à l’Onu en passant par les Etats-Unis, la France et d’autres pays de l’UE, la seule fausse note venait de la Turquie qui, loin d’appeler à un cessez-le-feu, réitérait son « total soutien” à l’Azerbaïdjan. L’Arménie a déposé une requête auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en vue d’amener l’Azerbaïdjan à cesser ses opérations militaires contre les populations civiles du Haut-Karabagh, dont la capitale, Stepanakert, a été prise pour cible, pour la première fois depuis 26 ans, par les forces azéries. Bakou pour sa part, pretend defendre son intégrité territoriale en s’en prenant, “sur son propre territoire” aux “separatistes arméniens”, qui défient son autorité depuis trente ans et que l’armée azérie, derrière son chef, Iham Aliev, se montre décidée à anéantir.
Une fois n’est pas coutume, les Etats-Unis et l’Union européenne semblaient sur la même longueur d’ondes, et ont réagi de manière similaire à cette nouvelle eruption de violences au Karabagh. Le secrétaire d’Etat américain adjoint Stephen Biegun s’est entretenu au telephone avec les ministres des affaires étrangères d’Arménie et d’Azerbaïdjan, pour appeler chaque partie à “cesser les hostilités immédiatement” et à éviter les “actions susceptibles d’accroître les tensions sur le terrain”.
Source : armenews.com