L’ancien chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, qui ne s’était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en avril 2011, mais voyant de loin le danger qui guette la Côte d’Ivoire, a affirmé jeudi, à l’avant-veille de la présidentielle, que son pays allait vers « la catastrophe » et appelé au dialogue, dans une interview à nos confrères de TV5 Monde.
A la question de la journaliste, Denise Epoté de savoir pour quelle(s) raison(s) Laurent Gbagbo a accepté de parler aujourd’hui, ce dernier a répondu en ces termes : « Vous savez depuis mon arrestation en Avril 2011, je n’ai pas parlé. Sauf lors des interrogatoires devant la Cour Pénal Internationale. Et quand j’ai été acquitté, j’attendais d’être dans mon Pays avant de parler. J’attendais d’être en Côte d’Ivoire avant de parler. C’est pourquoi depuis je ne parlais pas ».
« Mais aujourd’hui, la date du 31 Octobre approche, je vois que les querelles nous amènent dans un gouffre. Et en tant qu’ancien président de la République, en tant qu’ancien prisonnier de la CPI, ancien homme politique connu, si je me tais ce ne serait pas responsable. Donc j’ai décidé de m’exprimer pour donner mon point de vue sur ce qui ce passe en ce moment en Côte d’Ivoire. Et donner ma direction. Celle qui me semble bonne », poursuit-il. Par la suite, il invite la classe politique ivoirienne au dialogue pour éviter le pire.
« Ce qui nous attend, c’est la catastrophe. C’est pour ça que je parle. Pour qu’on sache que je ne suis pas d’accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Il faut discuter », a déclaré M. Gbagbo
« Discutez! Négociez! Parlez ensemble! Il est toujours temps de le faire, de parler. Je voudrais dire aux Ivoiriens que dans ce combat qui se mène autour du troisième mandat, je suis, moi Laurent Gbagbo, ancien chef d’Etat, ancien prisonnier de la CPI, je suis résolument du côté de l’opposition. Je dis, vu mon expérience, qu’il faut négocier! », a lancé l’ancien président.