Le Sénat a voté ce vendredi 1er Janvier 2021, pour annuler le veto du président Trump sur le projet de loi d’autorisation de la défense de 741 milliards de dollars, donnant à Trump le premier veto sur sa présidence.
Le document, qui prévoit notamment l’introduction de sanctions supplémentaires contre le projet de gazoduc Nord Stream 2, a recueilli les deux tiers des voix nécessaires à la chambre haute avant même la fin du vote. Ainsi, le budget est considéré comme approuvé malgré le veto du chef de l’Etat. Les sénateurs se sont réunis pour voter le 1er janvier pour discuter du budget de la défense, malgré le fait que ce soit un jour de congé aux États-Unis.
En conséquence, plus de 80 sénateurs se sont prononcés en faveur du contournement du veto du président. Au Sénat et à la Chambre des représentants, les démocrates et les républicains ont soutenu le budget de la défense. C’est ce qui a permis de gagner suffisamment de voix pour surmonter le veto présidentiel.
Les médias américains notent que c’est la sixième fois dans l’histoire des États-Unis depuis le début de 2000 que le Congrès américain parvient à surmonter un veto présidentiel. La dernière fois que cela s’est produit, c’était sous le président Barack Obama, lorsqu’il a opposé son veto à un projet de loi qui permettrait aux familles des personnes tuées lors des attentats du 11 septembre 2001 de porter plainte contre l’Arabie saoudite.
Plus tôt en décembre, les deux chambres du Congrès avaient déjà approuvé ce projet, d’ailleurs, à une écrasante majorité. Cependant, le 23 décembre, Trump lui a opposé son veto. Selon le dirigeant américain, le budget de la défense dans sa forme actuelle sera «un cadeau à la Chine et à la Russie».
Le projet de loi prévoit l’allocation de 740,5 milliards de dollars pour financer les activités du Pentagone et les programmes dans le domaine de la défense et de la sécurité par l’intermédiaire du ministère américain de l’Énergie.
En outre, le projet de loi comprend des dispositions visant à renforcer les sanctions américaines contre les projets de gazoduc russes Nord Stream 2 et Turkish Stream. En particulier, il est prévu d’imposer des sanctions pour faciliter la vente, la location ou la fourniture de navires poseurs de canalisations pour la construction de gazoducs, la fourniture d’assurance et de réassurance, ainsi que des services ou des installations pour la modernisation technique des navires liés à la construction du gazoduc.
Le document implique également l’introduction de sanctions contre la Turquie pour l’acquisition de systèmes de défense aérienne russes S-400. En particulier, le président est sommé d’introduire «cinq sanctions ou plus» contre les responsables turcs qui ont participé à l’acquisition du S-400 dans les 30 jours suivant la signature de la loi sur les dépenses de défense.
Cependant, les objections de Trump au projet de loi ne sont pas liées à ces sanctions. Il se bat en particulier pour abroger l’article 230 de la loi de 1996 sur les télécommunications, qui exempte les plateformes Internet de toute responsabilité légale pour la publication de contenu généré par l’utilisateur.
Le Donald Trump est également mécontent des dispositions qui pourraient compliquer le processus de retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Allemagne. Il est également mécontent de l’initiative de renommer les bases et monuments militaires en l’honneur des commandants confédérés.