Dans un entretien accordé à New Africa, Christine Zekou, Secrétaire Nation en charge de la mobilisation des femmes de la Diaspora, revient sur la décision d’acquittement prononcée par la Cour pénale internationale dans l’affaire Laurent Gbagbo contre le Procureur et à un regard confiant quant à la victoire de sa formation politique ( EDS-FPI ) lors des électorales aux législatives du 6 mars prochain.
New Africa : Madame Christine Zekou, après la décision d’acquittement du Président Laurent Gbagbo, vous n’êtes plus visible dans les rues parisiennes, qu’est-ce qui explique cela ?
Zekou : Au terme du procès, mon état de santé s’est dégradé malgré cela j’étais dans les rues avec les camarades résistants de la Diaspora pour le combat du retour de la démocratie en Côte d’Ivoire. Pour revenir la décision d’acquittement de la CPI, notre joie a été immense , lors de la prononciation de la décision d’acquittement des juges de la CPI. À partir de cette décision, nous avons espéré que dans un délai raisonnable, les formalités de retour allaient être enclenchées,. Nous sommes malheureusement obligées de constater que tel n’est pas le cas. Faut il descendre dans les rues pour réclamer son retour au pays natal ? C’est une solution qui n’est pas à écarter.
New Africa : Au terme du congrès de Moscou, vous aviez été nommée par le président Laurent Gbagbo, quelles sont les actions que vous aviez entreprises en faveur de la diaspora féminine.
Zekou : Nous avons dans un premier temps, essayer de faire connaître cette nouvelle structure auprès des femmes du FPI de la diaspora particulièrement en Europe et en Amérique du Nord. Puis dans un deuxième temps, les élections présidentielles approchant, nous avons fait un travail de sensibilisation en collaboration avec les autres structures de la diaspora pour le recensement électoral et de façon particulière nous avons lancé une campagne de financement pour permettre aux femmes de la diaspora de soutenir les jeunes du FPI pour l’obtention de leur carte d’identité nationale. Au cours de l’élection, nous avons été partie prenante dans les manifestations de la désobéissance civile sous la forme de soutien financier sur le terrain et de marche de protection à l’extérieur.
New Africa : Maintenant, abordons la question politique nationale, le FPI s’active pour participer aux élections législatives. Quelles sont les chances du FPI pour remporter le nombre de sièges après 10 ans d’absence ?
Zekou : La décision de participer à toutes les joutes électorales a été entériné lors du congrès de Moossou en 2018. De ce fait, je crois que mon parti s’est préparé de manière adéquate pour aborder ces différentes élections et atteindre les objectifs qu’il s’est fixé. Si pour les présidentielles, le parti n’a pas pu obtenir le retour et la candidature du président Gbagbo, nous espérons que le parti atteindra ses objectifs pour les élections législatives.
New Africa: Que répondez- vous à ceux qui disent que la participation du FPI à cette élection législative est une reconnaissance du régime Ouattara ?
Zekou : Au vu des événements, c’est une interprétation à ne pas écarter. Cependant, nous estimons que le parti répond aux décisions du congrès qui est de participer à toutes les élections. Certes, la proximité des dates électorales présidentielles et législatives n’a pas permis de faire le bilan des élections présidentielles, qui, je le reconnais ont été extrêmement violentes. À peine nous nous sommes remis de ce traumatisme que l’on nous présente les élections législatives, je comprends le peuple opprimé de la côte d’ivoire mais je demande leur indulgence pour la participation du parti aux élections législatives.
New Africa : Est-ce que les conditions d’une élection sont telle réunies en Côte d’Ivoire sous le régime Ouattara?
Zekou : À priori non, puisque le parti au pouvoir n’a cédé sur aucune de nos revendications.
La réforme dans la composition de la cei
Le découpage electoral
La modification de la liste électorale, etc.
Mais, nous comptons sur notre popularité sur le terrain pour remporter le maximum de siège.
New Africa: Quel est votre commentaire sur la dislocation de l’unité de l’opposition ivoirienne à quelques heures du dépôt de candidature à la commission électorale indépendante ?
Zekou : Je trouve cela dommage, car c’est dans l’unité qu’on remporte les batailles décisives. Nos candidats sous la bannière EDS ont affirmé, être en mesure de rafler un grand nombre de sièges de leurs circonscriptions électorales aux législatives du 6 mars 2021. Ils ont pris l’engagement d’investir le terrain de sorte que les résultats du 6 mars soient promoteurs pour nous. Nous sommes convaincus que nous allons rafler la majorité des députés.
New Africa : Votre Mot de fin.
Zekou : En tant que femme, je voudrais saluer la libération des femmes du GPS ,et lancer un appel pour la libération de tous les prisonniers politiques.
interview réalisée par Guillaume Sekane