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Aujourd’hui, je me joins au chœur de voix du monde entier pour marquer la Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats, déterminé à mettre fin à l’utilisation et aux abus d’enfants pendant la guerre et les conflits armés. En tant que procureur de la Cour pénale internationale («CPI» ou «Cour»), cette grave question a été une préoccupation particulière pour moi et mon bureau.

La plupart des crimes en vertu du Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour, peuvent affecter les enfants directement ou indirectement: des effets dévastateurs de l’utilisation d’enfants comme soldats ou comme esclaves sexuels et serviteurs à la privation de leur droit fondamental à la vie et à l’éducation.

La première affaire devant la CPI dans la situation en République démocratique du Congo. – le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo – s’est concentré sur l’enrôlement et la conscription d’enfants de moins de 15 ans et leur utilisation pour participer activement aux hostilités en tant qu’enfants soldats. Le verdict de culpabilité rendu par la Cour en 2012 dans cette affaire était une décision historique, soulignant la nécessité de prendre des mesures urgentes et concrètes pour enrayer ce fléau. Le résultat final de cette affaire a envoyé un message clair à l’échelle mondiale selon lequel l’utilisation d’enfants soldats n’est pas acceptable et que les auteurs doivent être tenus responsables.

Dans l’exercice de son mandat, mon Bureau a toujours cherché à inculper de tels crimes sur la base des preuves, qu’il s’agisse de l’enrôlement et de l’utilisation d’enfants soldats, de violences sexuelles et sexistes ou d’autres crimes contre ou affectant des enfants.

Pour ce faire de manière efficace et systématique, mon Bureau a élevé l’enquête et la poursuite de ces crimes au rang de l’un des principaux objectifs stratégiques du Bureau, s’engageant à accorder une attention particulière à ces crimes. Nous avons élaboré des politiques globales pour mieux guider nos efforts à cet égard (voir les politiques du Bureau sur les crimes sexuels et sexistes et les enfants ).

Forts de ces politiques dans la pratique, nous avons obtenu le succès au procès dans une autre affaire de la situation en République démocratique du Congo: l’affaire Le Procureur c. Bosco Ntaganda . En juillet 2019, les juges de première instance ont prononcé une condamnation pour violences sexuelles commises par des auteurs contre des membres de leur propre groupe armé pour la première fois dans l’histoire du droit pénal international et même du droit international humanitaire. Cette affaire démontre notre volonté d’utiliser et même de repousser les limites de la loi pour protéger les enfants dans les conflits armés.

Le procès qui vient de s’achever dans l’affaire Le Procureur c.   M. Dominic Ongwen est un autre exemple de la politique déclarée de mon Bureau en matière d’action pour lutter contre ces crimes graves. Le verdict de culpabilité contre l’accusé, l’un des hauts commandants de l’Armée de résistance du Seigneur en Ouganda, sur plus de 60 chefs d’accusation comprenait d’importantes condamnations pour crimes sexuels et sexistes et crimes contre des enfants, et pour la première fois avant le Cour, le crime de mariage forcé et de grossesse forcée. Nous avons également inculpé et obtenu des condamnations pour enrôlement et conscription d’enfants de moins de 15 ans et les avoir utilisés pour participer activement aux hostilités; un crime si dévastateur pour la vie de tant de personnes, brisant le chemin normal des enfants vers l’éducation et le développement.

Les enfants ont eux-mêmes joué un rôle actif et crucial à la CPI. Leur forte présence dans notre travail, en tant que victimes et témoins, nous rappelle quotidiennement qu’il ne devrait y avoir aucune place pour les enfants en temps de guerre. Leurs voix et leurs histoires d’abus indicibles ne doivent pas rester sans réponse, et la loi doit répondre à leur sort d’une manière qui a en premier lieu leur intérêt à l’esprit.

Étant donné le tort irréparable causé aux enfants dans les conflits, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour prévenir et combattre les crimes contre les enfants et les affectant. Mon Bureau continuera à jouer son rôle dans le respect des paramètres du Statut de Rome.

Un crime contre un enfant est un affront à toute l’humanité.

Le Bureau du Procureur de la CPI mène des examens préliminaires indépendants et impartiaux, des enquêtes et des poursuites concernant le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le crime d’agression. Depuis 2003, le Bureau mène des enquêtes dans de multiples situations relevant de la compétence de la CPI, notamment en Ouganda; la République démocratique du Congo; Darfour, Soudan; la République centrafricaine (deux situations distinctes); Kenya; Libye; Côte d’Ivoire; Mali; Géorgie, Burundi, Bangladesh / Myanmar et Afghanistan (sous réserve d’une demande de sursis en instance au titre de l’article 18). Le Bureau procède également actuellement à des examens préliminaires relatifs à la situation en Bolivie; Colombie; Guinée; Les Philippines;

Source: Bureau du Procureur

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