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Depuis la création de la Plate-forme de la Presse Numérique de Côte d’Ivoire (PNCI), une organisation fédératrice des acteurs de la presse en ligne qui entend mener des actions en faveur du développement du secteur. Monsieur  Joël Nianzou est très visible sur le terrain et surtout dans les médias pour promouvoir ladite structure. Dans un entretien exclusif accordé à New Africa depuis Abidjan, il revient sur la création du PNCI, ses objectifs, la première édition du salon et des awards de la presse numérique et enfin les perspectives du PNCI.

NEW AFRICA : Bonjour Président Joël NIANZOU. Comment allez-vous ?

Joël Nianzou : Bonjour ! Merci pour la lucarne que vous m’offrez, je vais très bien.

 N.A : Pouvez-vous nous retracer votre parcours journalistique ?

JN : Je suis journaliste communicant de formation. J’ai eu la chance dès la fin de mes études d’avoir un stage dans une rédaction web. J’ai travaillé comme pigiste pour d’autres médias en ligne… Mon aventure a continué avec Reuters et France Info, où j’ai collaboré sur des projets et des missions. Dans l’ensemble, mon travail consistait à faire des reportages et à produire du contenu (vidéo, photo, écrit). J’ai fait ma formation journalistique à l’ISTC-Polytechnique.

N.A : Pourquoi avoir choisi cette formation ?

JN : J’avoue que c’est elle qui m’a choisi (rire). Après le BAC série A2, j’ai opté pour des études de Droit, parce que depuis le collège je rêvais faire des études de Sciences politiques. Etudiant à la faculté de Droit de l’université FHB, mon dossier est retenu pour passer le concours d’entrée à l’Institut d’Etude Politique (IEP) d’Aix-en-Provence ou « Sciences Po Aix » de l’université d’Aix-Marseille (France). L’année qui a suivi, j’ai été admis à la faculté de Droit de l’Université de Grenoble 2 au sein de laquelle il y a une IEP. Quelques temps plus tard, mon père spirituel un prête, le Père François ZONGO, déniche en moi cette faculté de communicant. Il m’encourage dans cette voie. Plus tard, je sors diplômé en Communication option Publicité/Marketing. Et admis en DESS dans la même filière. J’obtiens un stage, entre temps, dans une rédaction web. J’apprends donc le métier de JRI pendant mon stage. C’est ainsi que, je réoriente ma formation après mon stage, d’abord en DESS en Journalisme option presse écrite, puis je finis par un Master 2 en Journalisme option Audiovisuelle à l’ISTC-Polytechnique, à cause de mon projet de création d’une web tv.

N.A : Quelles sont les qualités requises pour exercer le métier de journaliste ?

JN : Pour moi le journalisme est un sacerdoce, c’est un appel. C’est un métier passionnant qui demande les qualités suivantes : la rigueur, l’impartialité, l’intégrité, la détermination et l’abnégation dans le travail. Le journaliste doit être épris de justice et du bien-être du peuple. Il doit avoir un esprit critique, le un sens du professionnel et être respectueux du code de déontologie et de l’éthique.

N.A : Avez-vous des conseils à donner aux étudiants qui aimeraient exercer votre fonction ?

JN : Je les encourage à aimer ce qu’ils font. A être des passionnés, à innover en toute chose. A oser se lancer.

N.A : Abordons à présent la question relative à votre organisation la PNCI. Aujourd’hui, vous êtes à la tête de la principale plateforme la presse numérique en Côte d’Ivoire, quelles sont les objectifs de cette plateforme ?

JN : La Plate-forme de la Presse Numérique de Côte d’Ivoire (PNCI) est une organisation fédératrice des acteurs de la presse en ligne qui entend mener des actions en faveur du développement du secteur. Faîtière des organisations, elle regorge en son sein des associations du secteur des médias et du numérique. La PNCI a été créée le 16 janvier 2020 à Abidjan, dans le but de mener des actions en faveur du développement du secteur.

Elle s’est fixée pour mission : de Fédérer toutes les forces vives, les associations et acteurs du secteur des médias numériques ; d’Etudier et défendre les droits ainsi que d les intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’individuels, de ses membres ; de Promouvoir une presse indépendante et de qualité sur Internet ; de Former et spécialiser ses membres ; de Participer activement au renforcement d’un métier en pleine évolution, en définissant des principes de fonctionnement communs, ainsi qu’en partageant des expériences et les bonnes pratiques ; de Mobiliser des ressources et l’accompagnement des initiatives dans la presse numérique ; de S’entraider ; et d’Améliorer le cadre économique et réglementaire de la presse numérique.

N.A : Quelles sont les raisons de la création d’une telle plateforme ?

JN : La création de la PNCI est partie sur la base de trois constats :

D’abord, dans le contexte actuel d’implosion d’associations, il est essentiel de partager notre vision de leader pour fédérer nos associations. Echanger sur les réussites et les échecs avec objectivité. C’est en étant unis, que nous serons forts et plus crédibles. L’objectif final est de se fondre en une association unique, et fédérer nos forces afin de réussir le pari de se développer collectivement et individuellement. Encourager et Fédérer la spécialisation de groupes pour créer une plateforme puissante où chacun intervient selon sa spécialité.

Ensuite, nombre d’acteurs du secteur manquent de formation dans diverses thématiques, dont celle du digital. Il en ressort un manque criard de spécialistes et de formateurs. L’objectif est d’avoir des acteurs de qualité et des spécialistes dans chaque domaine : monétisation, web tv, agence, RS… Le secteur étant dynamique et en perpétuelle mutation, de nouveaux outils, de nouvelles découvertes, de nouvelles innovations se font régulièrement, il est donc important que chaque acteur se forme afin de s’approprier qualitativement cet écosystème.

Enfin, nous constatons une florescence de médias et d’entreprises de presse qui ne sont pas en règle. Une entreprise qui évolue dans l’informel se ferme toutes les portes de l’épanouissement et s’expose aux sanctions. La non formalisation d’une entreprise empêche cette dernière de bénéficier des outils mis en place par le gouvernement et certaines organisations pour l’appui, l’accompagnement et le perfectionnement des entreprises en Côte d’Ivoire.

Fort de ce qui précède, la Plate-forme de la Presse Numérique (PNCI) se définit par trois axes fondamentaux, la vision fondatrice : Fédérer, Former, Formaliser.

FÉDÉRER les forces, les acteurs et membres des associations du secteur autour d’une plateforme commune. FORMER les acteurs, mais surtout œuvrer et promouvoir leurs spécialisations. FORMALISER les entreprises de presse numérique.

N.A : Combien de membre revendique votre faîtière ?

JN : Notez que les membres de la PNCI sont essentiellement des journalistes web, des acteurs des médias et des rédactions numériques (blogueurs, spécialistes du digital, développeurs, community management, reporters, producteurs et techniciens audiovisuels, correcteurs…), des responsables d’associations, des patrons d’entreprises de presse en ligne, et des associations professionnelles ou sectorielles épousant notre thématique. La PNCI compte environ une soixantaine de médias en ligne, 200 membres et 3 associations.

N.A : Quelles sont vos rapports avec les autres organisations sœurs dans le monde de la presse, notamment SYNAPPCI, UNJCI, etc.

JN : Nous avons de bons rapports avec les autres associations. Comme je vous l’ai dit plus haut, au sein de la PNCI, il y a tout le monde. Il y a les membres des autres OPM ou associations. C’est ça la force de la PNCI : fédérer tous sur la plateforme. Il y a également des associations qui sont membres de la PNCI. Il est important de noter qu’avec l’avènement de la PNCI, désormais l’on identifie clairement notre corporation, celle de la presse numérique.

N.A : Récemment madame Sandrine ROLAND a été élue présidente du conseil d’administration de la PNCI, pouvez-vous expliquer le choix de cette dame ? Selon certaines personnes, elle n’est pas connue du milieu de la presse. Quelles sont les raisons de la création de ce conseil d’administration ? Quel est son rôle ?

JN : Madame Sandrine Roland a été élue présidente du conseil d’administration de la PNCI sur la base de ses qualités professionnelles et des valeurs intrinsèques qu’elle incarne ; mais surtout à cause du projet qu’elle porte pour le secteur. Par ailleurs, la Présidente Sandrine Roland est connue en Côte d’Ivoire et en Afrique pour ses initiatives professionnelles. Elle co-dirige l’agence de conseil en communication AOS Africa présente dans plusieurs pays d’Afrique. AOS compte trois bureaux implantés en Côte d’Ivoire, au Togo et au Burkina Faso mais couvre 14 pays. Au de-là de l’agence, Sandrine Roland est stratège en communication et s’occupe également des questions de genre. Elle est l’initiatrice du Forum de l’emploi et de l’entreprenariat féminin (FEF), organisé chaque année en Côte d’Ivoire avec l’ambition d’améliorer la condition de la femme en Afrique. En outre, la Présidente Sandrine Roland a une expérience en journalisme radio. Enfin, elle connait mieux le secteur de la presse parce que son entreprise est aussi spécialisée en Relation presse et en communication digitale, donc la presse est au cœur de sa stratégie et de ses actions professionnelles.

Le Conseil d’administration de la PNCI a été mis en place au regard de la forme juridique de la PNCI et à cause de nos ambitions. La PNCI n’est pas un réseau, ni une simple association, mais plutôt une fédération, une faîtière. Une organisation d’une telle envergue qui se veut sérieuse et ambitieuse, doit se doter d’un conseil d’administration fort. Le conseil d’administration joue le rôle d’organe de contrôle. Il valide les projets et donne une orientation au plan d’action. Il conseille, recadre les priorités… Le conseil d’administration est composé de professionnels ou de spécialistes de la presse et du numérique, ainsi que de représentant d’OPM.

N.A : Monsieur le Président, votre plateforme organise bientôt la première édition du salon et des Awards de la presse numérique, quelles sont les motivations d’un tel évènement et les objectifs que vous visés ?

JN : L’histoire de la presse numérique en Côte d’Ivoire à plus 20 ans aujourd’hui, il est important pour les acteurs de faire un diagnostic et d’entrevoir les perspectives pour un meilleur essor du secteur.

Comme je le disais tantôt, ce secteur est dynamique. Aujourd’hui on constate ce dynamisme au niveau de l’évolution des typologies de supports de diffusion et au niveau la florescence des acteurs et des associations. Il est donc impératif de noter les acquis et les faiblesses du secteur.

Par ailleurs, il est important de faire découvrir notre univers aux populations : les différents métiers, les innovations, la typologie des médias, les organisations du secteur, les médias, les spécialisations… Lorsqu’on parle de la presse numérique aujourd’hui certains la confondent avec les réseaux sociaux : Quelle est l’histoire de la presse numérique ? Qui traitent les informations ? Qui sont des alerteurs ? Qui sont les activistes ? Qui sont les blogueurs ? Qui sont les influenceurs web ? Leurs rôles et impactent ?… le salon sera le lieu de les découvrir et de trouver les réponses.

L’objectif  en organisant ces deux évènements combinés, est d’une part, de faire découvrir notre secteur et de le promouvoir ; et d’autre part, de célébrer l’excellence en distinguant les meilleures du secteur. Pendant 20 ans il y a de bonnes choses qui ont été réalisées, il faut les saluer et rendre hommage aux auteurs.

N.A : Quelles sont vos perspectives ?

JL : La PNCI a un gros projet, celui de mettre en place la maison de la presse numérique de Côte d’Ivoire. Une première dans la sous-région et Afrique. Ce sera un centre de recherche et d’innovation, un incubateur, une académie, un centre de formation et de spécialisation, une bibliothèque moderne, un centre d’excellence… mais également un centre d’affaires, avec un complexe hôtelier et un espace de divertissement. A ce propos, nous avons le soutien de notre premier partenaire, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire.

La maison de la presse numérique permettra à chacun de trouver des solutions liées au besoin du secteur et au développement de son business… En outre, nous avons en perspective trois grands séminaires, une tournée de formation dans les écoles et une caravane pour l’apprentissage au métier et l’éducation aux médias. Me concernant, je travaille actuellement sur un nouveau média, une agence de presse et qui j’espère sera lancée cette année.

Interview réalisée par Guillaume Sekane

 

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