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Le Collectif des femmes, et parents des détenus de la crise post-électorale (Cofed), a remis sur la table la question des détenus politiques. Madame Simone Datte, la présidente du Cofed a invité le régime Ouattara au respect de l’engagement passé avec l’opposition avant la tenue du scrutin législative 2021. Lire l’intégralité de la déclaration du Cofed

En cette période de vives émotions que suscite le rappel à Dieu du Premier ministre Hamed Bakayoko, le Collectif des Femmes, et Parents des Détenus de la Crise post-électorale (COFED) voudrait se joindre à la vague de solidarité et partager la douleur qui frappe toute la nation ivoirienne. Avant de traduire ses compassions aux familles politique et biologique de l’illustre disparu. Aussi douloureuse que demeure cette immense perte, que cet état d’esprit emmène le COFED, par analogie, à nourrir la ferme foi de voir, en guise de solidarité, les détenus politiques libres enfin, après tant d’années, de mois de souffrances et de privations. C’est pourquoi, le COFED s’invite à lancer, pour une énième fois, un message compellatif aux tenants du pouvoir. Et pour ce qui pourrait être considérée de raison comme une ritournelle relativement à ses interpellations, le COFED se déclare permanemment saisi, ce depuis des années, de la situation que subissent les détenus des crises électorales. Une situation qui n’est guère reluisante car émaillée de morts en détention de prisonniers politiques. Le dernier décès  en date est celui du détenu Charles Aristide Ahui. Mort des suites d’un coma. Il avait été kidnappé le 30 octobre 2020 à Yopougon Koweït par les hommes encagoulés. Torturé puis déféré au Blindé à la Maca le 5 novembre dans un état très critique.

Il est tombé le 4 février 2021 dans un état comateux,  il a été transféré au chu de Cocody. En dépit de cet état critique,  les autorités ont décidé de le ramener le vendredi 19 février 2021 à l’hôpital de la Maca où il est décédé le 9 mars 2021. Il reste à ce jour, la dernière victime du décompte macabres  des détenus politiques morts en détention.

Par voie de fait, le COFED pense qu’il est de l’impérieuse prérogative du Président de la République, Monsieur Alassane Ouattara et son gouvernement de poser des actes en faveur de la paix, du rapprochement, de la cohésion et la réconciliation entre toutes les parties. Notamment par l’application de l’accord passé en janvier 2021, relatif à la libération des détenus liés aux crises électorales. Nonobstant la lueur d’espoir suscité par ce compromis politique, le COFED constate avec regret qu’aucun pas n’a été franchi dans le sens desdites libérations. Non seulement, en faveur des détenus politiques de la crise post-électorale de 2010-2011, civils et militaires. Mais aussi, pour ceux de la crise électorale relative à la présidentielle du 31 octobre 2020.

Pour ce qui est de la dernière crise électorale, entre autres figures bien connues, il y a Pulchérie Gbalet, Coordinatrice nationale de la plate-forme Action citoyenne ivoirienne (ACI ) en détention depuis le 17 août 2020, sans jugement, et placée sous mandat de dépôt à la Maca. Koua Justin, Secrétaire général adjoint du Front populaire ivoirien (FPI), arrêté le 16 septembre 2020, sans motif valable, et placé sous mandat de dépôt au camp pénal à Bouaké. À ceux-ci, il faut ajouter plus de la centaine de détenus anonymes qui sont dans différentes maisons de détention sans jugement.

Tout comme pour la crise post-électorale de 2010-2011, Ils sont plus de trente (30) officiers supérieurs et subalternes, dont le Général Dogbo Blé, à toujours croupir injustement dans les geôles ( MACA, MAMA, ÉCOLE DE GENDARMERIE, BOUAKÉ, MAN, Libéria. En dépit de l’ordonnance d’amnistie prise le 6 août 2018 par le chef de l’État en faveur des prisonniers politiques.

Au regard de cette situation qui perdure depuis 2011, le COFED réitère ses salutations suite aux actes de mise en liberté, survenus aux mois derniers, des premiers responsables de l’opposition que sont M’ponom Étienne, Affi N’guessan, Maurice Kacou Guikahué et bien d’autres. Des actes qui s’inscrivent dans la ligne droite du COFED en faveur de la réconciliation. À la lumière de la portée de ces libérations, le COFED voudrait interpeller le chef de l’État et son gouvernement sur les torts que les autres détentions causent aux différentes familles des autres personnes détenues.

C’est pourquoi, le COFED exhorte par conséquent le chef de l’État et son gouvernement à procéder, sans délai, à la libération de tous les autres prisonniers politiques civils et militaires, encore détenus.

Le COFED invite également le chef de l’État et son gouvernement à favoriser le retour en Côte d’Ivoire du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. Ils ont été acquittés par la Cour pénale internationale.

Le COFED continue de croire à son pieu vœu. Celui de voir tous les détenus de la crise post électorale libérés et le retour de tous les exilés dans un climat de confiance.

En particulier, le retour du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. Tels sont les vœux si chers formulés au COFED. En ce premier trimestre de l’année 2021.

Si, tel est que nous sommes tous d’accord qu’aller à la réconciliation est une urgence alors, il ne faut manquer l’opportunité que nous offre cette année, après les accords passés, de nous rassembler autour de notre chère patrie. Comme des enfants réunis autour de leur mère dans l’amour et la fraternité.

Si notre ardent vœu est de parvenir vraiment à la paix, l’unité des fils et filles, si nous voulons une réconciliation durable, il n’y a qu’une seule voie. Celle de la libération de tous les détenus de la crise post-électorale et le retour sécurisé des exilés. Il y va de la survie même et de la cohésion de notre chère patrie, la Côte d’Ivoire. Aucun pas n’est de trop, quand il s’agit de la libération d’un détenu politique, au nom de la réconciliation ».

Fait à Abidjan, le dimanche 21 mars 2021

Pour le COFED

LA Présidente

Mme Simone Datte

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