Au moins cinq personnes ont été tuées ce mardi 27 avril dans des manifestations à N’Djamena et dans le sud du Tchad contre la junte militaire qui a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Déby Itno, il y a une semaine
On dénombre au total quatre morts à N’Djamena, dont une femme tuée par les manifestants, a indiqué Youssouf Tom, procureur de la capitale.
Plus tôt dans la journée, son homologue à Moundou, la deuxième ville du Tchad, à quelque 400 km au sud de N’Djamena, avait aussi confirmé la mort d’un manifestant sur place.
Selon la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme, le bilan est passé à 9 morts et 36 blessés.
La tension règne dans la capitale tchadienne depuis l’annonce de la mort au combat le 19 avril d’Idriss Déby, qui dirigeait le pays depuis 1990 et venait tout juste d’être réélu, l’armée ayant immédiatement installé à la tête du pays un conseil militaire dirigé par le propre fils de l’ancien président.
Notons que le secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), Mahamat Ahmad Alhabo, a dénoncé mardi la répression des manifestations qui ont eu lieu ce matin pour réclamer la dissolution du Conseil militaire de transition (CMT) et le transfert du pouvoir aux civils.
« Ce jour 27 avril 2021, le CMT a réprimé de manière atroce les manifestants qui réclamaient le retour à l’ordre constitutionnel. Des manifestants pacifiques ont été gazés, plusieurs arrêtés, d’autres tués. Pourtant les lois tchadiennes reconnaissent à tous ce droit », a réagi Mahamat Ahmad Alhabo sur les réseaux sociaux. Le leader du PLD « condamne fermement ce massacre délibéré ».
Devant la montée des tensions, le président français Emmanuel Macron a exprimé mardi sa préoccupation sur l’évolution de la situation au Tchad. Il a condamné avec fermeté la répression des manifestations et des violences qui ont eu lieu ce matin à N’Djamena. La France appelle au respect des engagements qui ont été pris par le Conseil militaire de transition, notamment la transition pacifique inclusive sur le plan politique. Transfert du pouvoir aux civils.
En conclusion, le président du Conseil militaire de transition (CMT), le général Mahamat Idriss Deby, a prévenu mardi que « la guerre n’est pas finie ». Il a affirmé que « la menace d’attaques par d’autres groupes armés venus de l’étranger demeure ».
S’exprimant dans un discours à la nation, le président du CMT a une nouvelle fois tenté de justifier la mise en place de la transition militaire. Selon lui, le CMT « obéit au souci cardinal de faire face à l’urgence absolue de devoir défendre notre patrie contre l’agression qu’elle subissait, de préserver les acquis de paix et de la stabilité et de garantir l’unité et la cohésion nationale ».