Des manifestants sont sortis très tôt ce matin dans les rues de plusieurs quartiers de la capitale. Aux 7ème et 9ème arrondissements de N’Djamena, des manifestants se sont également mobilisés, répondant à l’appel de partis d’opposition et de la société civile. Munis de sifflets, ils ont brûlé des pneus et brandissent des affiches.
Sur des pancartes, on peut lire des formules telles que « Non au Conseil militaire de transition », « Non à la France ». Ces manifestants protestent contre le Conseil militaire de transition et le soutien de la France au CMT. Des pneus sont brûlés sur de nombreux axes. Les policiers déployés sur le terrain répondent par des tirs de gaz lacrymogènes.
Au quartier Ardep Djoumal dans le 6ème arrondissement, certains axes sont impraticables. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants qui ont brûlé des pneus. Certains d’entre eux ont été arrêtés. Du côté de Moursal, le quartier est complètement submergé de gaz lacrymogène tandis que la présence policière a été renforcée.
Un jeune âgé d’une vingtaine d’années a été tué par balles ce mardi matin au quartier « 15 ans » de Moundou, suite à des manifestations. La Croix Rouge a récupéré le corps pour le déposer à la morgue. En outre, l’artiste Ray’s Kim l’une des figures de proue des manifestations a été touché au pied gauche par une balle réelle. Il est rapidement amené dans un centre de santé de la place pour des soins.
Notons qu’une centaine de manifestants était descendue dans les rues du quartier populaire “15 ans” de Moundou, au Logone Occidental, pour exiger la remise du pouvoir aux civils et la dissolution du Conseil militaire de transition. Les manifestants ont été rapidement dispersés par les forces de l’ordre avec du gaz lacrymogène.
Craignant un accaparement du pouvoir, les manifestants revendiquent le transfert du pouvoir aux civils et la dissolution du Conseil militaire de transition créé suite au décès du président Idriss Deby.
Pour conclure, le ministre de la Sécurité publique Souleyman Abakar Adoum a signé lundi un arrêté portant interdiction des marches et manifestations publiques sur l’ensemble du territoire national, dès lors qu’elles n’ont pas eu d’accord préalable des autorités et sont susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public.