« La Mondialisation malheureuse ! Ou, fallait-il privatiser l’EECI et la SODECI. »
En 1989, la commission interministérielle dirigée par monsieur Alassane Dramane Ouattara, chargé par les Institutions de Breton Woods, d’implémenter le Programme d’ajustement Structurel (PAS), avait identifié un certain nombre d’entreprises nationales, fleurons de notre Industrie naissante en vue de leur privatisation, à fin dit-il, de décharger l’Etat des charges que généraient ces entreprises.
Ainsi des « bijoux de familles » tels que les SODE…, la SITRAM – la Côte d’Ivoire a plus 500km de façades Maritimes et deux ports en eau profonde dont celui d’Abidjan, 2ieme port après Durban en Afrique du Sud, et le port de San-Pedro – L’EECI devenue CIE, la SODECI, les deux sociétés qui font aujourd’hui l’actualité, etc.
Il faut noter et se rappeler que toutes ces sociétés n’étaient pas en faillites, bien au contraire. L’EECI faisait des bénéfices. Il s’agissait en fait de procéder à des réformes structurelles pour réduire ou annuler au mieux le coût des charges de l’Etat pour permettre à ces entreprises d’Etat de mieux se porter.
Et l’Etat avait les moyens en hommes et en moyens financiers pour faire face à ces réformes. Ces réformes étaient possibles et souhaitées par les techniciens Ivoiriens des secteurs indiqués.
Nous nous rappelons tous des grands débats à l’Assemblée Nationale quant à la privatisation de ces fleurons qui constituent les secteurs vitaux et stratégiques de notre industrie naissante.
Pendant que de vrais sachants et patriotes pourfendaient cette volonté forcenée du gouvernement Alassane Dramane Ouattara de procéder à ces privatisations sauvages qui dépouillent la Côte d’Ivoire de ces biens, ceux qui ont soutenu son arrivée en terre d’Eburnie, l’ont suivi dans son projet suicidaire pour le pays.
Ce qu’il faut savoir une bonne fois pour toute, c’est qu’il existe dans un État qui se respecte et qui ambitionne de se développer par l’industrialisation, quel que soit le domaine, des secteurs d’activité dits de souveraineté qui constituent l’épine dorsale de ce développement.
Ces secteurs de souveraineté ne doivent en aucun cas être cédés à des privés, surtout étrangers, quite à créer des monopoles d’assujetissement gravement préjudiciables pour le développement industriel du pays. Ces secteurs sont:
– l’électricité
– l’eau
– les ports
– le transport urbain et transurbain (ferroviaire ou non)
– la santé
– la sécurité
Etc.
Tous les grands économistes soutiennent que là où l’Etat régalien a créé des entreprises, la mondialisation ne conseille nullement de brader ces entreprises au profit du privé.
Non et non. Ils conseillent plutôt de privatiser le secteur et non les entreprises d’Etat, en acceptant de nouveaux opérateurs qui viendront investir dans le secteur, par exemple de l’énergie, pour soulager le consommateur par la concurrence des prix par le jeu de l’offre et de la demande.
Autrement dit, à côté de l’EECI et de la SODECI qui marchaient bien et qui garantissaient une certaine autonomie de l’Etat et une sûreté et une constance dans la distribution des services, l’Etat aurait permis que d’autres opérateurs privés viennent s’installer, à côté du secteur public, pour créer un environnement concurrentiel bénéfique pour les consommateurs.
Au lieu de cela des Entreprises ont été arrachées à l’Etat pour être vendues à des francs symboliques, sans cahier de charge rigoureux qui exige de ces acquéreurs des investissements pour augmenter le parc de production.
La SITRAM et la SIVOMAR ont été purement et simplement liquidées faisant de la Côte d’Ivoire un pays maritime sans armement maritime, mettant au chômage et à l’instinction par la mort toute une génération de marins civils au long cours qui naviguaient sur les mers avec des navires de grand tonnage battant pavillon ivoirien.
La crise de l’eau et de l’énergie vient terminer ce qu’ils ont entrepris à travers les Programmes d’ajustement Structurel (PAS) : la désintégration de l’Etat et la mort des citoyens. Car sans eau et sans énergie il ne saurait y avoir vie. Aussi la mondialisation est-elle devenue malheureuse et mortifère, dressant devant nous un nouveau défi en termes d’interrogation: fallait-il privatiser ces entreprises d’ État ?