Les 16 et 17 octobre 2021 au Sofitel Hôtel Ivoire – Abidjan, le nouvel instrument politique de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, 𝗣𝗮𝗿𝘁𝗶 𝗱𝗲𝘀 𝗣𝗲𝘂𝗽𝗹𝗲𝘀 𝗔𝗳𝗿𝗶𝗰𝗮𝗶𝗻𝘀 𝗖𝗼̂𝘁𝗲 𝗱’𝗜𝘃𝗼𝗶𝗿𝗲 (𝗣𝗣𝗔-𝗖𝗜), a été porté sur les fonds baptismaux.
Au terme du congrès constitutif du nouveau parti créé par l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, S.E.M. Laurent Gbagbo, certains analystes et observateurs de la scène politique ivoirienne, s’opposent à la vision panafricaniste du Président Laurent Gbagbo, car selon eux, Laurent Gbagbo n’est pas un « panafricaniste » mais un « xénophobe et nationaliste » qui se cache derrière un concept panafricaniste. A travers notre éditorial, nous présenterons quelques actes du Président Laurent Gbagbo « pour une Afrique digne ».
Histoire du panafricanisme
Mouvement promouvant la solidarité entre Africains, le panafricanisme ne se laisse pas facilement circonscrire. Se réduit-il à un espace géographique – au risque d’ignorer les Africains de la diaspora ? ou à un phénotype – quitte à exclure les Africains blancs au Nord du continent ou au Sud ? Selon la définition qu’on lui donne, cette idéologie n’a ni la même date ni le même lieu de naissance. Comme l’écrit Amzat Boukari-Yabara dès l’introduction de son ouvrage, cette « énigme historique » est tout à la fois « un concept philosophique », « un mouvement sociopolitique » et « une doctrine de l’unité politique » (p. 5).
Cette définition ternaire annonce les trois parties de son livre, organisées selon un plan chronologique. Dans un premier temps, les théoriciens du pan-négrisme, tels Edward Blyden ou William Edward Burghardt Du Bois, encouragent une prise de conscience progressive de la « race nègre ». Ce mouvement n’est pas né en Afrique, mais dans la diaspora américaine ou caribéenne. Il connaît sa première manifestation avec l’organisation de la Conférence panafricaine de Londres, en 1900. Il se prolongera au XXe siècle avec la Renaissance noire à Harlem (années 1920) et le mouvement de la négritude (années 1930).
Progressivement, cette prise de conscience philosophique se mue en projet géopolitique : « Back to Africa ! » devient le cri de ralliement des émigrationnistes qui, dénonçant les faux espoirs d’une intégration des Noirs au sein de la nation américaine, ne voient d’autre salut que leur retour vers la terre maternelle. Marcus Garvey, surnommé le « Moïse noir », est le défenseur le plus virulent de ce panafricanisme dans l’entre-deux-guerres. Mais l’échec de l’expérience libérienne – où des esclaves noirs affranchis avaient fondé un État indépendant dès 1847, avant d’exercer sur les populations locales une domination dont la cruauté n’avait rien à envier à celle des colons européens – et les progrès de l’intégration des Noirs en Amérique condamneront bientôt cette politique.
L’idée de retour en Afrique cède alors le pas à la revendication de la souveraineté (« Africa for the Africans »). Tandis qu’il semble atteindre son apogée – avec l’exposition coloniale de 1930 en France par exemple –, le colonialisme vacille déjà sur ses bases. Les quatorze points de Woodrow Wilson ou la Charte de l’Atlantique annoncent une décolonisation inéluctable. En outre, le mouvement n’est plus exclusivement promu par des Africains de la diaspora, comme le montre la liste des participants au congrès panafricain de Manchester, en 1945. Aux côtés de W.E.B. Du Bois et de George Padmore, émergent les figures de Kwame Nkrumah et de Jomo Kenyatta. Les Africains se libèrent de leurs chaînes et accèdent en quelques années à l’indépendance. Ayant ouvert la voie dès 1957, le Ghana indépendant aspire à devenir, selon les mots de K. Nkrumah, le « tremplin de l’indépendance et de l’unité africaines » (p. 142).
Mais – c’est le troisième temps de l’histoire du panafricanisme – l’indépendance des États africains ne débouche pas sur l’unité de l’Afrique. Les projets de regroupements régionaux font long feu, ainsi de l’éphémère Fédération du Mali ou de l’union Ghana-Guinée. À Addis Abeba, en 1963, K. Nkrumah et le groupe de Casablanca, qui appellent à l’unification immédiate de l’Afrique, sont mis en minorité. Le groupe de Monrovia l’emporte, avec la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui n’a de panafricaine que le nom. Le panafricanisme peine à survivre au coup d’État qui renverse K. Nkrumah en 1966. Il bascule en Afrique de l’Est avec Julius Nyerere, puis retraverse l’Atlantique pour se ressourcer dans la diaspora : Martin Luther King, Malcom X, le mouvement des Black Panthers, le reggae de Bob Marley, le quilombisme au Brésil, etc.
I- Quelques actes du Président Laurent Gbagbo « pour une Afrique digne ».
Notons que sous le régime du Président ivoirien Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire a financé le budget électoral de certains pays africains, à l’issue des inondations survenues au Burkina-Faso, le Président Laurent Gbagbo a fait un don de 500 millions au pays des hommes intègres. En outre, le président Laurent Gbagbo a décoré à Abidjan l’équipe nationale junior de football du Ghana, vainqueur de la Coupe du monde des moins de 20 ans, face au Brésil (4-3, après tirs au but). Au total 21 joueurs de l’équipe nationale juniors du Ghana, les « Black satellites », ainsi que leurs encadreurs, ont été élevés au grade de chevalier dans l’Ordre national de Côte d’Ivoire, au cours d’une cérémonie au palais présidentiel d’Abidjan.Le ministre ghanéen de la Jeunesse et des sports du Ghana a lui été fait officier dans l’Ordre national de Côte d’Ivoire.
« Cette cérémonie est une célébration de l’intégration africaine. Nous sommes fiers de vous. Vous avez, au nom de l’Afrique, gagné une coupe du monde et je souhaite que l’Afrique soit première dans beaucoup de domaines », a déclaré M. Laurent Gbagbo.
Suite à la découverte d’un gisement pétrolier offshore à quelques kilomètres de la frontière ivoirienne dans le bassin de Tano à l’intérieur des eaux territoriales ghanéennes, des recherches d’hydrocarbures ont donné lieu à d’importantes découvertes pétrolières en 2007.
Cette découverte, l’une des plus importantes en Afrique de l’Ouest depuis dix ans, a été réalisée par le géant russe Lukoil et son partenaire américain Vanco Energy et annoncée en février par la compagnie Ghana National Petroleum Corporation (GNPC). Le gisement se trouverait à plus de 3.000 milles des côtes, le Président Laurent Gbagbo a proposé un partage équitable pour éviter la guerre du pétrole entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, pays considérés comme locomotives des économies ouest-africaines à l’instar du Nigéria, après la chute du président Laurent Gbagbo en avril 2011, la Côte d’Ivoire a ainsi contesté l’exploitation ghanéenne de ces gisements et a menacé de poursuivre les compagnies pétrolières forant dans les eaux contestées. Cette situation a débouché sur un conflit entre les deux états avec pour corollaire, la soumission du litige au Tribunal International du Droit de la Mer (TIDM) en novembre 2014, à l’effet d’introduire une procédure arbitrale au titre de l’annexe VII de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer concernant le différend relatif à la délimitation de la frontière maritime entre le Ghana et la Côte d’Ivoire. Le tribunal international du droit de la mer (TIDM), dont le siège est à Hambourg (Allemagne), a finalement tranché samedi 23 septembre 2017 : « le Ghana n’a pas violé les droits souverains de la Côte d’Ivoire ».
Rappelons qu’en 2007, le guide Libyen Mouammar Al Kadhafi était à Abidjan pour deux jours. Il a été accueilli à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny par le Président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro, de nombreux membres du Gouvernement et les présidents des institutions de la République. Cette visite du guide Libyen sera vu d’un mauvais œil par l’oligarchie occidentale d’où la guerre de 2010 suite à un contentieux electoral. En effet, le Président Laurent Gbagbo a signé le plus de décrets de naturalisation et il a supprimé la carte de séjour.
En outre, Malgré la crise qui sévissait en Côte d’Ivoire, le Président Laurent Gbagbo était au cœur des règlements de certains conflits en Afrique et au passage, la sortie de crise politico-militaire, s’est faite sur le sol africains ( Accra, Lomé, Pretoria, Ouagadougou) pour rechercher la paix entre les frères ivoiriens, après l’échec du premier accord de Linas Marcoussis.
En conclusion, bien que l’Afrique reste obstinément le continent le plus pauvre de notre planète, elle est le terrain d’une compétition féroce entre puissances grandes et moyennes depuis le début du XXIe siècle. Les manifestations les plus visibles de cette compétition sont la projection de puissances militaires étrangères et l’inflation des sommets où un pays prétend rencontrer le continent africain. Depuis quelques années, on observe, dans le chef de nombreuses puissances, un regain d’intérêt pour le continent africain. Si les États-Unis et les Européens ont fait un retour remarqué à la fin des années 1990, ils sont loin d’être les seuls à avoir réinvesti cet ensemble régional. En effet, des pays tels que le Japon, la Russie, l’Inde, le Brésil et, plus encore, la Chine ont accru leur présence dans ce qui constituait il y a peu encore le « pré carré historique » européen.
La « conquête » de l’Afrique, un continent riche en matières premières (pétrole, or, cobalt, coltan, diamant, bois, uranium) constitue, en ce début de xxie siècle, un enjeu majeur. Il est, en outre, au cœur d’un jeu d’influence de plus en plus agressif, souvent au détriment des pays africains eux-mêmes. On observe dès lors sur l’échiquier africain un vrai jeu de go, chaque puissance essayant de s’y profiler. Face à ces enjeux Géopolitiques et géostratégiques, le Président Laurent Gbagbo demande l’union des Etats africains.