L’APPAREIL JUDICIAIRE IVOIRIEN: POUVOIR OU GOURDIN DU RÉGIME OUATTARA ?
En 2010, lors du débat télévisé entre les deux tours de l’élection présidentielle, Alassane Ouattara candidat du RDR, avait ébauché sa philosophie du pouvoir sous un angle à faire pâlir de jalousie toutes les grandes démocraties du monde. Dans une rare densité de son discours narratif Ouattara projetait de mettre en place, une fois élu un système judiciaire totalement indépendant de l’exécutif. Dans cedit système, les magistrats du siège auraient un pouvoir qu’aucun autre système judiciaire dans le monde ne prétendrait avoir. Du mirifique juridique à faire rêver le monde entier.
N’est-ce pas ?
Alassane Ouattara parvient au pouvoir par les moyens que nous savons tous. Sous son joug, la justice ivoirienne se transforma très rapidement en une justice des vainqueurs. Comme le sabre des Samouraï, elle est utilisée pour trancher des têtes et décapiter l’opposition significative. Toute la direction du FPI d’alors n’a-t-elle pas connu le bagne ?
La prophétie juridique de 2010 de Ouattara s’est transformée au fur et à mesure en un cauchemar sans fin. Le commun des mortels et autres observateurs attentifs ont cru à une stratégie politique de courte durée visant à faire asseoir l’autorité du nouveau pouvoir conquis dans le sang.
Mais que Non !
Le pouvoir exécutif ivoirien et son pouvoir judiciaire ont fait fusion. Ils sont devenus deux en un, c’est à dire deux droites totalement et entièrement confondues. Le pouvoir judiciaire sert au pouvoir exécutif de moyen de répression, de règlement de comptes, en somme de gourdin pour abrutir la population et faire taire son opposition. Les chefs d’accusation tournent autour d’atteintes à la sûreté de L’Etat. Pendant ces douze années d’exercice du pouvoir Ouattara, la justice ivoirienne à mis plus d’une centaine de personnes en prison pour des supposées atteintes à l’intégrité du territoire, tentatives de déstabilisation du pouvoir, atteintes à la sûreté de L’Etat sans qu’un procès régulièrement organisé établisse la responsabilité des mis en cause.
De simples vendeurs de beignets, aux dirigeants de partis politiques et organisations de sociétés civiles, tous ont été arrêtés pour les mêmes chefs d’accusation.
Mais quel est donc l’objectif du pouvoir Ouattara ? Quel est l’effet final recherché ?
Michel Onfray nous enseigne que, la théorie de la dictature est de tuer la liberté, d’appauvrir la langue, d’abolir la vérité, de supprimer l’histoire, de nier la nature, de propager la haine et d’aspirer à l’empire !
Dans les faits, comment le régime Ouattara a-t-il procédé ?
1- Pour tuer la liberté, il y a eu les censures dans le discours politique, de nombreux organes de presse écrite proche de l’ opposition ont été fermés ou suspendus. La critique contre le pouvoir Ouattara a été érigée en diffamation. Par contre Les agressions violentes contre l’opposition, les syndicats et la société civile sont tolérées sinon encouragées.
2- Pour appauvrir la langue, seule la propagande pro – RDHP est diffusée. Ainsi, on incruste dans le subconscient des jeunes que jamais un président ivoirien que Ouattara n’a rien foutu. C’est lui seul qui a pu tracer les sillons du développement de la côte d’Ivoire moderne. Voilà les éléments de langage qui sont acceptés.
3- Pour abolir la vérité, on nous brandit, les faux chiffres de la croissance économique ( croissance à 2 chiffres ). Le taux chômage endémique est ramené à des taux défiants ceux des nations les plus developpées du monde tel que la Suisse( 2% de taux de chômage selon le gouvernement ivoirien).
4- Pour supprimer l’histoire :
Nous savons tous que la cote d’Ivoire a été attaquée par une rébellion meurtrière pour dit-on, tracer les sillons de la démocratie. Ce pan de l’histoire est a présent jeté aux orties. Les premiers responsables militaires de cette rébellion ont été nommés aux emplois de grands commis de l’Etat ( Shérif Ousmane, général de l’armée ivoirienne).
5- Pour la négation de la nature, le RHDP nous impose une autre nature de son regime. Or, c’est une tyrannie qui nous gouverne rien de plus.
6- Pour propager la haine on envoie des groupes de petits voyous qui sèment le désordre chez les dirigeants de l’opposition ivoirienne .
7- et enfin, pour aspirer à l’empire, le régime Ouattara procède par les achats de conscience de certains dirigeants de partis politiques. Les achats de conscience de jeunes cyberactivistes propagandistes dans le but d’ostraciser les autres partis politiques en vue de l’uniformisation de la pensée.
Voilà donc comment le pouvoir Ouattara veut nous ramener au parti unique avec la complicité de l’appareil judiciaire qui n’est plus un pouvoir. Mais un gourdin. Il est important de retenir que son « restaurant » peut se remplir de nouveaux arrivants chaque jour, mais il en restera toujours d’hommes valeureux dehors pour lutter pour la survie de la démocratie !
Une Contribution de GILLES CHRIST DJÉDJÉ